Tozeur : la perle du désert Tunisien
Tozeur fait partie des 24 gouvernorats Tunisiens. Il a été créé le 21 juin 1956, a été intégré au gouvernorat de Gafsa en 1958 avant d’être restauré en avril 1980. Il se situe à la frontière franco-algérienne dans le sud-ouest du pays, à environ 450 km de Tunis. Il s’étend sur 4 719 km² et compte seulement 107 912 habitants en 2014. Autrement dit, c’est le gouvernorat qui compte le moins d’habitants en Tunisie.
L’économie de Tozeur
Les principales activités touristiques de Tozeur sont l’agriculture et le tourisme. Toutefois, d’autres secteurs y sont également présents comme le BTP, l’industrie, l’administration et les services. L’agriculture se compose majoritairement de palmeraies toutefois, la ville abrite aussi quelques serres alimentées par la géothermie.
Tozeur est le plus gros producteur d’une variété de dattes appelées deglet en-nour.
Tozeur, au cœur d’une palmeraie
Tozeur est entouré d’environ 1 000 hectares de palmeraies soit environ 400 000 arbres subdivisés en des milliers de petits jardins. Même si des mesures d’introduction du goutte-à-goutte ont été mises en place pour économiser l’eau, les palmeraies restent mal entretenues ce qui entraîne la mort de nombreux palmiers. Pour faire face à cette perte, 500 hectares de palmeraie ont été plantés par le biais de la géothermie.
De nombreux films tels que Star Wars ou encore Le Patient anglais ont été tournés au sein de cette nouvelle plantation.
Tozeur, la perle du Jérid
Tozeur est la capitale du Jérid Tunisien. On la surnomme également perle du Jérid et ce, parce qu’elle se situe au cœur de l’une des plus célèbres oasis du monde : l’ancienne Thusuros. Elle était, jadis, considérée comme un port du désert, car faisait office de centre du commerce caravanier transsaharien.
Jusqu’à aujourd’hui, elle est considérée comme une porte d’entrée vers le désert du Sahara.
Tozeur, ouverte au tourisme
C’est à partir de 1990 que le gouvernement tunisien décide de développer ses infrastructures touristiques pour booster ce secteur. Dans ce contexte, bon nombre de ses villes, dont Tozeur, se vit construire rapidement de grands hôtels de luxe ainsi que d’autres infrastructures comme les musées, le terrain de golf baptisé Golf des Oasis, les cascades, les oasis montagneuses, …
Malgré ces efforts et la grande beauté de Tozeur, celle-ci reste néanmoins, une simple étape sur les circuits des touristes au lieu de devenir une destination à part entière. Les choses sont toutefois en train d’évoluer et je ne peux que vous conseiller d’y séjourner quelques jours pour vraiment vous imprégner de la culture locale.
Et en parlant de culture, n’hésitez pas à goûter aux plats typiques de la région qui sont à la fois une découverte et une explosion de saveurs. Parmi mes coups de cœur, je cite :
- Le Mosli : il s’agit d’un rôti d’agneau accompagné de pommes piquantes
- Le Mtabga : c’est la pizza version berbère
- Le couscous à l’agneau
- Les makroud
- La mousse aux dattes, …
L’agneau est, à Tozeur, la viande principalement cuisinée. Il est très apprécié pour sa viande fine et peu grasse du fait que l’animal est élevé dans une zone aride. Dans les restaurants, il est tout le temps mis à l’honneur donc goûtez-y et vous verrez que c’est un régal.
Les sites à découvrir à Tozeur
Tozeur abrite de nombreux sites historiques et touristiques tels que :
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Ras El Ayoun :
Ce site se situe au pied du belvédère et donne une vue panoramique sur Tozeur, sur la palmeraie, dur Chott El Djérid et sur le Sahara.
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Bled El Hadher :
Il s’agit d’un petit hameau se situant sur l’ancienne cité romaine. Il abrite une base antique recouverte des ruines d’un minaret et le tombeau d’Ibn Chabbat. Une mosquée datant du 6ème siècle se situe à proximité.
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Le Paradis :
C’est un jardin qui abrite une très grande variété de fleurs. Les habitants et les touristes en profitent surtout pour se promener et se ressourcer auprès de la nature.
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Le quartier de Ouled el-Hadef :
C’est le plus ancien quartier de Tozeur. C’est là qu’on pourra retrouver les rues couvertes de voûtes épaisses, les zaouias, les mosquées ornées de revêtement en briques d’argile et les petites placettes propices aux promenades et rencontres avec les habitants. Les maisons y reflètent l’architecture traditionnelle du Djérid avec leurs motifs ressemblant aux ornementations des tapis et tissages locaux.
Pour avoir une vision d’ensemble de ce travail artistique, longez ses petites ruelles lesquelles ont été mises en place au cours du 15e siècle. Se promener entre ces gravures anciennes donne la sensation de se retrouver dans un labyrinthe.
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Le musée Dar Cheraït :
Le musée Dar Cheraït met en valeur les aspects de la vie traditionnelle dans le Djérid. Il se situe, juste aux portes du Sahara. C’est un musée privé, le premier de ce genre à avoir été créé en Tunisie. C’est le dénommé Abderrazak Cheraït qui l’a fondé. Après avoir fermé en 2011 suite à des problèmes financiers, il fut finalement rouvert en décembre 2014.
Le musée a été façonné à l’image d’une maison bourgeoise traditionnelle. Elle abrite une dizaine de salles, chacune mettant en scène une facette de la vie traditionnelle des habitants de l’oasis. C’est l’établissement incontournable pour découvrir les costumes traditionnels qui se sont succédé au fil des ans et en fonction des évènements, pour mieux cerner l’éducation au kouttab, pour en savoir plus sur la cuisine tunisienne, pour apprendre les rudiments des cérémonies de mariage de la région, …
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Le musée des Arts et Traditions populaires :
Ce musée se situe sous la coupole de Sidi Bou Aïssa. Il abrite de nombreux objets tels que des armes, des poteries romaines, le plan d’eau de l’oasis, la chambre traditionnelle de la mariée avec le costume de la mariée, les coffres de mariage, les bijoux, le couscoussier, les flacons de parfum, les boîtes de henné, les ustensiles de cuisine, … L’établissement met également en valeur les kilims, des tapis ou couvertures typiques à Tozeur et l’habit traditionnel du garçon durant la circoncision.
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Le Planetoasis :
Ce site s’étend sur quatre hectares. C’est un centre évènementiel couvert par une tente géante. Il peut accueillir jusqu’à 1 200 personnes.
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Le Parc Chak Wak :
Ce parc est également un des nombreux projets culturels d’Abderrazak Cheraït. Il s’étend sur une superficie de 5 ha. C’est un espace vert pas comme les autres, car même si à première vue, il semble être habité par diverses espèces animales, il s’agit en réalité de figurines créées spécifiquement pour le parc. Au fil de la promenade dans cet espace oasien, on rencontre alors près de 50 dinosaures, d’autres espèces d’animaux comme les girafes, les dromadaires, les ânes, … Et mis à part les animaux, des figurines humanoïdes y ont également été installées pour vraiment donner au parc un caractère vivant. Même les effets spéciaux des sons et des lumières ont été pensés pour donner vie à ce jardin.
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La Médina de Tozeur :
La Médina de Tozeur n’est autre que le vieux quartier d’Ouled el-Hadef. Il est, sans aucun doute, l’une des médinas les mieux conservées du pays à l’instar de ses murs ornés de gravures anciennes. On y trouve également l’ancienne entrée en briquettes traditionnelles ainsi que de nombreux bâtiments administratifs recouverts par cette même briquette. Il s’agit, en réalité, de la pierre traditionnelle de la région d’où son omniprésence à travers la Médina. Si vous avez encore du temps, vous pourrez même visiter la fabrique baptisée la Briquetterie qui en produit toujours de nos jours.
Au cœur de la Médina, on retrouve aussi une école coranique dotée d’un gigantesque minaret. Ce dernier est la plus vieille tour en blocs de pierre de la ville. Une légende locale raconte qu’elle a été façonnée des mains d’une femme géante qui allaitait son bébé. Nul ne sait réellement d’où vient cette légende, mais ce qui est sûr, c’est que les Musulmans de la région considèrent toujours ce minaret comme un lieu sacré.
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