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Le flamenco, une culture andalouse

Apparu pour la première fois au cours du 18e siècle, le flamenco est un genre musical que l’on attribue au peuple andalou. D’abord sous-estimé par les Espagnols qui y voyaient un art populaire et folklorique, ces derniers ont fini par s’y identifier et par l’adopter. Et ils ne sont pas les seuls puisque de nos jours, cette culture andalouse est aussi pratiquée à travers le monde. Revenons sur son parcours historique.

Le flamenco vit le jour en Andalousie

Située dans le sud de l’Espagne, l’Andalousie est une communauté autonome disposant d’une forte identité tant culturelle qu’artistique. Elle dispose également d’un riche patrimoine qui ravit, chaque année, les touristes. C’est d’ailleurs durant un, road trip en Andalousie qu’on a découvert le très célèbre flamenco.

Même si on tend à l’associer à toute l’Espagne, le flamenco trouve ses origines en Basse-Andalousie. C’est là que ses bases, méconnues du public, ont été forgées. Parmi elles, on peut citer :

  • Les « tonas » : il s’agit de chants anciens que les Andalous chantaient pour exprimer la dureté de leur quotidien. Le son est à la fois âpre et sobre.
  • La « seguiriya » : elle s’apparente à une longue plainte composée de « lalies ». On l’utilisait surtot pour exprimer l’amour, la souffrance et la mort.
  • Les « soleares » : ce sont des chants majestueux qui, contrairement aux précédents, sont emplis de grandeur et de solennité.
  • Les « bulerias » : ils apportent un rythme plus festif et plus rapide.
  • Le « taranto » qui désigne les chants des mineurs et que l’on pourrait alors associer aux tonas qui expriment le dur labeur du quotidien. Ce style est rattaché à la régil d’Almeria.

D’autres styles musicaux, issus des autres régions de l’Andalousie, ont aussi contribué à façonner le flamenco, mais à une dose plus légère. On peut notamment citer le fandango, la rondeña, la malagueña, la granaina …

Une musique cosmopolite

Le flamenco

Quand on parle du flamenco, on le qualifie de musique gitane ce qui n’est vrai qu’en partie. Certes, les Gitans lui ont donné sa forme définitive, mais ses bases sont issues d’autres cultures.

Il faut savoir que l’Andalousie a été une terre d’accueil pour de nombreux peuples et un carrefour d’échanges qui a beaucoup influencé sur la culture de la région. A l’origine, le flamenco, connu sous le nom de « canto jondo » ne se composait que de simple « cante » a cappella. On le retrouvait surtout à Triana (à Séville), à Cadix et à Jerez. Les Andalous ont pris soin d’utiliser le terme « cante » pour bien distinguer leur style du « canto » espagnol.

Les Arabes, qui y ont vécu pendant près de huit siècles, ont eu quelques influences sur le cante et sur l’ensemble de la culture locale.  D’ailleurs, ce sont eux qui ont donné son nom à la région : El Andalus.

Il est alors indéniable que la culture arabe ait façonné le flamenco comme en témoigne, aujourd’hui encore, la zambra. Dans les chants et la musique du cante flamenco, on peut d’ailleurs entendre des échos de la musique d’Orient et du Maghreb. Quelques musiciens venus vivre en Espagne y sont pour beaucoup à l’image de Zyriab de Bagdad qui est venu vivre à Cordoue au cours du 9e siècle.

Mais les Arabes ne sont pas les seuls à y avoir laissé des empreintes. Bien qu’en vivant en minorité dans le sud de l’Espagne, la communauté juive a également apporté sa contribution. Leur trace reste légère, mais pourtant bien perceptible par les oreilles avisées.

Au mélange issu de la culture locale, de celle des Arabes et de celle des Juifs s’est ensuite ajoutée celle des Gitans. Rappelons que cette communauté est originaire du nord de l’Inde qu’elle a quitté au 10e siècle. Le peuple gitan a ensuite traversé l’Asie et l’Europe pendant des années avant d’arriver en Europe Centrale. Une majorité d’entre eux ont décidé de s’installer en Basse-Andalousie au cours du 15e siècle. A cette époque, le flamenco n’était encore qu’à ses prémices, mais il avait déjà de bonnes bases. L’arrivée des Gitans dans la région lui donna une toute autre ampleur.

Les Gitans aimant interpréter les musiques autochtones à leur manière, c’est-à-dire « a lo gitano » réussirent à mieux structurer la musique de base en y apportant des styles qui leur sont propres comme la seguiriya. Petit à petit, le style se consolide et le flamenco voit naître sa forme définitive.

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La structure du flamenco

Depuis le 16 novembre 2010, le flamenco est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Dans sa forme définitive, on note quelques points distinctifs à savoir :

  • Les « palmas » qui désignent les claquements des mains ;
  • Le « baile » qui désigne la danse. Le danseur est connu sous le terme « bailaor » tandis que la danseuse est appelée « bailaora ». Ces termes sont exclusivement réservés aux danseurs de flamenco. Concernant les mouvements de la danse, ils associent la danse du ventre, les mouvements du toreo de salon et certains mouvements issus de danses indiennes ;
  • Le « cante » désigne le chant de flamenco tandis que chanteur et chanteuse sont désignés sous le terme « cantaor » et « cantaora » ;
  • Le « zapateado » fait office de percussion. Il s’agit d’une sorte de claquettes qui s’inspire de la chacarera. Et toujours en termes de percussion, certains musiciens utilisent toujours des castagnettes ;
  • Les « floreos » désignent les figures travaillées réalisées par les mains et les doigts ;
  • « el toque » se réfère à la musique qui peut se jouer seule ou accompagnant le chant ou la danse. Le musicien est appelé « tocaor ».

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